"Son éclat seul me reste" de Natacha Wolinski
Lui, c'est Georges. Elle c'est Natacha. Nom de famille et point commun: Wolinski.... Lui, c'est son père assassiné le 7 décembre 2015. Elle c'est la fille qu'il a eu d'un premier mariage, d'une vie avant la belle Maryse dont les courbes ont enchanté les dessins pendant des années. Elle c'est la discrète, celle dont on n'a pas parlé, moins qu'Elsa en tout cas. Et pourtant, dans cet avion qui la ramène de Singapour le lendemain de l'attentat, elle aussi a perdu son père. Mais c'est souvent comme ça que cela se passe. On oublie toujours sur le bord de la route du chagrin quelqu'un. Elle va enterrer son père, la chose la plus banale mais la plus tragique qui soit. Elle a perdu sa mère d'un accident de voiture très jeune. La voila orpheline. C'est triste la vie, ça arrive malheureusement. De lui, elle garde des odeurs, des images, des sensations, des non-dits, des vides, des interrogations. Avec quoi d'elle est-il parti? C'est leur histoire qui s'achève sans trop avoir commencé, ou alors avec des pieds un peu gourds, balbutiant encore, titubant presque...
Comme Léo Ferré chantait "surtout ne prends pas froid", lui posait la question "tu as mangé au moins?". C'est à ce genre de détails qu'on reconnaît qu'on est aimés malgré tout. Comme le "envoie-moi un texto pour dire que tu es bien arrivé". On le fait toujours, ça rassure tout le monde.
Les mots sont ciselés, attention, ça coupe un peu, ça entaille la peau et le cour comme un diamant mal poli. Tout est juste dans ce livre (très court, 65 pages). Il se dévore, il est beau, il est triste, parfois un peu froid comme ce mercredi matin 7 janvier 2015.
Le petit plus: des pansements parce que les petites coupures de maux, c'est comme une coupure de feuille de papier, ça fait mal...